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Portraits d'entrepreneurs

Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Thibaut FREYCHET et je suis originaire d’Annonay. Après différentes expériences en France et à l’étranger, je me suis réinstallé sur le territoire depuis juin 2021, date à laquelle j’ai créée pensez design , un studio de design global au service des métiers de bouche. L’idée est d’accompagner tous les professionnels de la gastronomie (hôtels, restaurants, domaines viticoles ou artisans) à intégrer le design dans leur projet : de l’identité visuelle, en passant par l’aménagement d’espace jusqu’à la création d’objet dans une démarche de design territorial.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?
C’est avant tout l’envie de revenir à la création pure car dans ma dernière expérience professionnelle je faisais surtout du management, de la coordination et finalement la créativité était relayée au dernier plan. J’avais vraiment besoin de suivre un projet de A à Z et de retrouver du sens dans ce que je faisais. Après plusieurs confinements, l’Ardèche me manquait : le besoin de nature, le besoin de retrouver du sens, de participer à l’élan économique, culturel et social du territoire.

Comment s’est passé le lancement de votre activité ?
Le lancement d’une activité n’est jamais simple, encore moins quand on change de région et que l’on se lance seul. Tout est à créer. C’est un vrai exercice d’équilibriste au quotidien. Au début de mon activité, je m’adressais à tout le monde et à personne en même temps, cela était épuisant. Naturellement, je me suis recentré sur les métiers de bouche car depuis mon plus jeune âge j’ai été influencé par l’environnement de la cuisine traditionnelle, imprégné de l’amour et du respect de l’environnement. Effectivement mes grands-parents étaient restaurateurs. Depuis que j’ai conscientisé cela, tout s’est aligné. Aujourd’hui je travaille avec les cafés, hôtels, restaurants, les caves viticoles, les bouchers, les boulangers, toutes les personnes ayant un lien avec le culinaire. En début d’année, j’ai participé au SIRAH, à Lyon et ce fut très riche en rencontres, c’est un des plus gros salons européens de la gastronomie. C’était très inspirant de pouvoir s’imprégner des tendances.

Je suis également dans différents réseaux notamment la CPME Ardèche dans laquelle je suis inscris depuis septembre 2022 et je suis en train de co-construire un collectif d’indépendants, dédié aux métiers de bouche en Auvergne-Rhône Alpes.

Quelles sont vos références ?
Aujourd’hui mes prestations sont majoritairement du graphisme et de la création d’objets. Mes premiers clients ont été naturellement des restaurateurs, l’hôtel et restaurant, le 1050 à St-Agrève. J’ai notamment réalisé leur l’identité visuelle. Le Gîte l’Ivresse des sens à Peaugres : j’ai créé leur identité visuelle et de la papeterie. Même chose pour Maxime Juveneton, fondateur de IKIGAI CONSEIL PATRIMONIAL. J’ai également réalisé une formation à la CCI sur la manière de créer son identité de marque à destination de porteur de projets.

Aujourd’hui je travaille avec la confédération de la boulangerie et de la pâtisserie de l’Ardèche et celle de la Drôme, je réalise leur journal trimestriel qui envoi à leurs adhérents.

J’accompagne également Paul Marcon, plus jeune fils de Régis Marcon, chef trois étoiles de Saint-Bonnet-le-Froid, dans sa préparation au concours du Bocuse d’or. Nous travaillons ensemble sur la création d’un plateau pour 12 personnes : carnet d’inspiration, conception d’un plateau et suivi de production. Les sélections France auront lieu en septembre prochain.

Enfin, dans le cadre de la reprise de la boucherie familiale Ponsonnet par Victor Ponsonnet, je l’accompagne sur la nouvelle image qu’il souhaite insuffler à cette institution du quartier de Cance.

Comment qualifieriez-vous votre valeur ajoutée ?
C’est souvent difficile de parler design car tout de suite « c’est cher, un peu flou », il y a un gros de travail de clarification, d’explication de la plus-value de ce que le design peut apporter.
Ma valeur ajoutée est sans aucun doute ma créativité avant tout, mais également l’approche pluridisciplinaire et globale des projets (de l’image, en passant par l’aménagement d’espace et de création d’objet) pour raconter une histoire cohérente afin créer une expérience unique et personnalisée.

Pour plus d’informations :
vous pouvez contacter Thibaut FREYCHET
06 50 04 14 05 – tfreychet@pensezdesign.com – www.pensezdesign.com
 

La société Obipro, créée par Laurence BARTHELET, conditionne depuis 2006 des épices et des herbes aromatiques bio et fabrique des mélanges thématiques sous la marque Sitael. Depuis fin 2020, l’entreprise s’est lancé un nouveau défi : développer sa propre production sur un terrain de 4 hectares situé à proximité de ses locaux.
Laurence évoque avec passion son expérience entrepreneuriale et ses projets.

Quel a été votre parcours professionnel avant de créer la société Obipro ?

« J’ai toujours évolué dans des entreprises agroalimentaires bio. J’ai commencé après mes études par travailler en Allemagne chez un grossiste en produits bio à Baden-Baden pendant 2 ans puis j’ai rencontré là-bas le dirigeant d’Euro-nat à l’époque qui m’a proposé un poste en Ardèche. L’idée d’aller en Ardèche était assez sympathique, département que je ne connaissais pas. Le poste était intéressant, il fallait s’occuper de l’export des produits Priméal et de tout le marketing des marques importées. Je suis restée jusqu’en 2003. »

« Je travaillais avec une société qui importait du thé via Euro-nat. Le gérant s’occupait de tout le marché européen avec sa femme sur cette gamme de thé et il m’a demandé si je voulais travailler pour lui. C’est de cette manière que je me suis mise à mon compte. Au début nous étions une simple agence commerciale qui faisait la promotion de produits étrangers en France et qui aidait les entreprises françaises à exporter leurs produits. »

« Quand on est agent commercial international, on est payé à la commission. Le client se rend rapidement compte qu’une fois le réseau développé, les commissions lui reviennent vite cher et que finalement c’est plus intéressant de prendre quelqu’un à demeure. »
Donc j’ai eu envie de faire ce que je faisais pour les autres mais pour moi !
« Le monde des plantes m’a toujours fasciné et il se trouve que j’avais un client en Belgique qui n’avait pas de gamme d’épices et d’herbes aromatiques dans son catalogue. C’est parti un peu d’une opportunité économique et même temps une passion pour ce domaine-là. »

2006, élaboration de la gamme

« Cela démarrait bien, il n’y avait pas besoin de gros investissements au départ. En 2006 j’ai vraiment travaillé à l’élaboration de la gamme, à la création de la marque Sitael et on a débuté avec une petite gamme de 20 références. Nous en sommes à 120 désormais !

Ensuite nous avons essayé de trouver des marchés sur le territoire français et naturellement je me suis plutôt tournée vers les magasins bio mais ils disposaient déjà d’une gamme depuis des années avec un gros monopole. Je me suis dirigée alors vers les supermarchés locaux qui débutaient dans le bio à l’époque notamment sur la gamme épices et herbes aromatiques (avec le super U d’Annonay par exemple).
Puis nous avons élargi nos clients en ciblant les transformateurs au niveau local qui utilisent des épices ou mélanges d’épices pour réaliser leur production comme les bouchers, traiteurs, fromagers, biscuiteries.
Nous avons démarré dans Quintenas, dans les ruelles. Nous étions dans un garage que l’on avait aménagé et nous louions également un entrepôt de stockage sur la zone du Pontet.
Puis en 2018 nous avons déménagé dans nos locaux actuels, qui faisaient partie de l’ancienne usine textile de Quintenas. C’est beaucoup plus confortable avec 600 m² avec notamment la création d’un véritable atelier de production et une boutique de vente directe. »

Quels sont vos produits ? Vos clients ?

« Nous commercialisons nos propres produits ainsi que des produits partenaires en vente directe.
Nous conditionnons et fabriquons des épices et herbes aromatiques, dont des mélanges thématiques aux fleurs. Nous effectuons également la distribution de gamme de thés et cafés biologiques issus en parti du commerce équitable ainsi que d’autre produits alimentaires biologiques.
Nous faisons également du vrac pour les transformateurs. Nous avons des mélanges de base et nous pouvons les personnaliser. On fait des essais, des créations de recettes pour s’adapter aux demandes du client. J’aime bien réaliser ces assemblages car on a l’impression d’être un peu comme un parfumeur. Cela permet vraiment de fidéliser les clients car son produit final sera unique. Et puis c’est agréable de travailler avec des gens localement. Maintenant dans l’esprit des consommateurs le bio fait peur mais pas le local. »
« Nous travaillons de façon très artisanale, on fait 90% à la main. Nous disposons d’une machine pour doser et une machine mélangeuse (mise au point avec le lycée Boissy D’Anglas). »

Un nouveau défi : produire ses propres plantes et fruits

« En novembre 2020 nous avons créé une structure agricole pour produire nos propres plantes car cela a toujours été dans un coin de ma tête. Encore un concours de circonstance, c’était une cliente de notre magasin qui vit à 200m. Il y avait un agriculteur déjà installé en bio qui est parti à la retraite, son neveu a repris mais pas cette petite parcelle (5 ha déjà certifiés en Bio dont nous cultivons 1ha en ce moment) et elle nous l’a proposé à la location.

Nous avons donc installé dès 2021 les plantes les plus faciles à mettre en œuvre au niveau des vivaces et celles dont on a le plus besoin. J’ai implanté en fonction de mes besoins. L’idée c’est de devenir autosuffisant sur les plantes qui peuvent pousser chez nous (Thym, romarin, sarriette, lavande, rose, bleuet, calendula…). Pour la première fois cette année, nous avons fait appel à quelques woofers pour nous aider. Il faut être vraiment présent pour que cela ne devienne pas la forêt vierge. On utilise la laine de mouton d’un collègue de Préaux pour réaliser du paillage et il nous achète des herbes pour faire son fromage. On se sert aussi de l’émondage et effeuillage de nos plantes pour pailler nos cultures. Je voudrais prochainement implanter des haies de Benjes : le principe c’est de faire un treillis de bois morts entassés. Une haie sèche qui se composte elle-même. »

Quelle est la situation actuelle ?

 

« L’exercice 2022 a été difficile car deux personnes sont parties sur les 4 dont notre commercial. Désormais la société compte deux salariés + 2 alternants + moi-même.
J’ai ma fille Solanne qui a intégré la société et qui est chargée de la communication (le catalogue, les pages Facebook, Instagram et la boutique en ligne).
Notre deuxième salarié est Cédric. Nous avons mis en place depuis le mois d’octobre 2022 une camionnette de magasin ambulant. Il sillonne un secteur entre St-Victor, Pélussin, St Pierre de Bœuf, St-Jean de Muzols, Romans, Beaurepaire et Chanas avec les produits qui sont au catalogue. Il se rend directement chez les clients particuliers et passe toutes les 6 semaines. Cela démarre plutôt pas mal malgré un véhicule un peu petit. Cédric avait déjà une expérience de vente directe dans son précédent emploi et c’est très appréciable d’avoir quelqu’un qui connait le métier.
Notre objectif commercial pour cette année est de développer le particulier, le transformateur et les magasins de proximité. Nous sommes d’ailleurs en phase de recrutement d’un nouvel alternant toujours dans cette fonction commerciale. »

Vos perspectives ?

« Les projets sont dans la continuité de l’exploitation agricole nouvellement créée : cultiver nos propres plantes et devenir véritablement transformateur.
Nous avons commencé par quelques confitures et sirops et nous avons pour projet de développer des confits de fleur, des macérats huileux avec nos plantes et faire des baumes.

Pour concevoir et développer ces nouveaux produits, j’ai réalisé une formation à l’école d’herboristerie ARHIFH (Institut Français d’herboristerie) à Chalençon en Ardèche car j’ai toujours besoin d’être légitimée dans ce que je fais.

Nous avons pris contact avec le Lycée professionnel Marc Seguin pour engager un partenariat à la rentrée sur le Bac Pro PIPAC (Production dans les Industries Pharmaceutique, Agro-alimentaire, Cosmétique). Le lycée détacherait deux étudiants sur un projet qui s’appelle le Chef d’œuvre. Nous faisons de la gelée de raisin avec une vieille variété de raisin sur notre parcelle de St Alban d’Ay qui s’appelle l’Olivette de St-Vallier. Un raisin un peu conique qui a une peau épaisse qui est très prolifique. J’aimerais pouvoir développer un process sur cette gelée pour avoir les garanties d’homogénéité sur le rendu final. Il faut donc des données scientifiques au niveau du dosage, du sucre, de l’agar-agar, de la courbe et durée de chauffe pour avoir notamment une consistance régulière. Les élèves travailleraient là-dessus pour réaliser une modélisation.

Nous allons également prendre un troisième alternant à la rentrée qui vient de l’Institut supérieur St Denis à Annonay qui est en BTS marketing commerce et qui va réaliser le suivi des contrats avec les supermarchés, suivi des relations avec les partenaires locaux, vérifier les entrées et sorties de stocks. »

Le salon BCH Coiffure a fêté ses 10 ans cet été, l’occasion de rencontrer Mélanie BUFFERNE, une entrepreneuse énergique engagée dans la transition écologique. Mélanie a ouvert son propre salon de coiffure à seulement 28 ans en juillet 2013, dans un local construit spécifiquement sur la commune de Saint-Clair.

Quel a été votre parcours professionnel avant de créer votre salon de coiffure ?

« A 15 ans j’ai préféré le choix d’une école de coiffure pour obtenir mon CAP. Celle de Roussillon avait une excellente réputation et j’ai décroché mon diplôme en 2002. Le Brevet Professionnel était une évidence ensuite, il s’agit du sésame qui nous permet un jour d’ouvrir notre propre salon et qui approfondit les connaissances du métier notamment en technique, ma passion. L’alternance s’est présentée et j’ai signé avec l’employeur (à Davézieux) qui m’avait accueilli pendant mes stages de CAP par le biais de la SEPR d’Annonay. Deux ans plus tard, mes précieux diplômes en poche, j’ai fait le choix d’aller exercer dans un autre établissement, toujours dans la même ville, pour découvrir d’autres méthodes de travail auprès de nouveaux collaborateurs. J’y suis restée 6 ans. »

Pourquoi avez-vous choisi la coiffure ?

« Un pur hasard mais une révélation ! Je devais avoir 6 ou 7 ans, un Noël mon parrain m’a offert une tête à coiffer, elle n’était pas du tout attendue et ne figurait absolument pas sur la fameuse lettre au papa Noel. J’ai commencé à m’y intéresser en utilisant comme support pour avoir des idées les magazines féminins de ma maman. Je me souviendrais toujours des fiches beauté /conseils des Femmes Actuelles !
J’avais de plus en plus d’engouement et j’adorais ca alors par la suite je me suis attaquée aux petites voisines de mon âge. Des boucles, des gaufres, des tresses… De vrais modèles avec de vrais beaux cheveux, fini les poupées en plastique ! Ma vocation était née, une certitude, je n’ai jamais envisagé une autre orientation et j’ai d’ailleurs dû me battre à la suite de ma troisième au collège pour partir en milieu professionnel car mon parcours scolaire était bon et à l’époque ça n’était pas valorisant de ne pas passer par la voie générale. Le milieu professionnel était vu comme un échec, il fallait faire des études, mes parents et les conseillers d’orientation n’approuvaient pas mon choix. J’avais déjà un caractère déterminé et ambitieux, je savais qu’à travers la coiffure je vivrais ma meilleure vie ! Première victoire ! »

Comment avez-vous eu l’idée de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

« L’idée a toujours été présente, la coiffure c’est un métier artistique, chacun a sa propre sensibilité et son savoir-faire. Quand on est passionné, on ne conçoit pas d’être orienté et dirigé par quelqu’un, on veut pouvoir être libre de ses choix et de ses créations. Aller au bout de ses propres idées. C’est aussi une fierté, mon salon c’est CHEZ MOI, mon identité, ma personnalité. J’aime papoter, j’aime rire et je m’amuse beaucoup pendant la journée. Je n’avais plus la possibilité de m’épanouir autant chez un employeur, coiffer et faire du chiffre ça n’est pas l’image que je me fais de notre métier. Nous sommes là pour apporter du bonheur et du bien être aux gens qui poussent la porte de chez nous.
C’est un énorme projet, il m’a fallu du temps pour tout élaborer mais je ne lâche jamais rien. Je savais que l’investissement ne serait pas que financier mais énormément personnel aussi.
J’ai eu deux garçons, le premier en 2008 et le second en 2011. C’est à la naissance du second que tout s’est accéléré. Ma famille était faite. Mon mari était un pilier à la maison pour m’épauler dans ce projet, c’est ce qu’il faut comprendre, c’est un travail d’équipe, il faut être bien accompagné pour tout porter ensemble. Moi j’ai une perle qui partage ma vie.
Je pense des fois que j’ai une bonne étoile parce que sur mon chemin souvent les astres s’alignent et m’apportent la solution quand je suis dans une situation épineuse.
Ainsi en 2012 l’opportunité de construire le local dans lequel évoluerait mon activité m’a été présentée par un ami dans l’immobilier qui a travaillé dur pour me trouver le terrain idéal, redécoupage du terrain et échanges de parcelles ont été nécessaires.
Grace à ce terrain j’allais pouvoir dessiner et concevoir mon outil de travail. L’aménager et l’orienter idéalement, nous partions de rien, nous avions la possibilité de tout.
Convaincre une banque de me prêter pour un projet qui part de zéro a été très très compliqué. Pas de bilan à soumettre, que mes rêves à développer, je me suis fait éconduire de toutes les banques du bassin Annonéen ...sauf une… deuxième victoire !
Le 12 février 2013 le compromis de vente était signé, le 3 juillet 2013 BCH Coiffure ouvrait enfin, grâce à la motivation et au très bon travail des artisans qui ont su s’accorder pour que le bâtiment soit opérationnel le plus rapidement possible. Victoire absolue !! »

Vous êtes sensible à l’environnement. Qu’avez-vous mis en place comme aménagement et dans vos pratiques professionnelles ?

« En effet, nous trions nos déchets tels que les bouteilles et emballages plastiques ainsi que les cartons que nous réceptionnons lors de commandes, ceux-ci ne sont ni détruits ni aplatis afin d’être réutilisés dans l’entreprise de mon mari qui s’en sert pour ses expéditions.
Nous avons participé à un temps d’information organisé par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Ardèche (CMA 07) et je me suis dit « Pourquoi pas nous ? »
La conseillère de la CMA a réalisé un diagnostic et nous a remis un rapport avec des préconisations. »

Voici ce qui a été réalisé :

Economie de 30m3/an avec l’installation de mousseurs, investissement seulement de 20€
Changement des ampoules en 0LED. Tout l’éclairage a été renouvelé en led à l’intérieur et même les projecteurs extérieurs
Changement de sèche-linge en A++ (utilisé 2 fois par jour)
Investissement à l’été 2023 de 15k€ pour mettre en place des panneaux solaires photovoltaïques (6 Kwc) par Icare PV à Davézieux. Le retour sur investissement est prévu sur 10 ans. « On est présent sur site pour consommer cette électricité, priorité à l’autoconsommation et revente du surplus. On a une dépendance au réseau par journée travaillée d’environ 35% (variable en fonction des saisons et de l’ensoleillement). Une aide de 10% à l’investissement sera versée sur 5 ans. »
Nous sommes retournés chez EDF, l’opérateur historique avec un tarif réglementé. »
Parlez-nous de vos services, qui sont vos clients ?

« Nous sommes un salon mixte Homme/femme /enfants.
Une de mes coiffeuses est spécialisée dans l’univers masculin, elle est responsable du coté « BARBER » du salon et propose tout ce qui a trait au service barbier et coupe tendance.
Mon autre employée et moi affectionnons particulièrement les services techniques et les relooking chez les femmes.
Nous faisons également la coloration végétale car c’est une vraie innovation dans notre métier. La naturalité est également un engagement de nos jours. Nous sommes ouverts 5 jours sur 7 . On fonctionne avec ou sans rdv. Vous connaissez doctolib pour les médecins ? Pour les coiffeurs, c’est planity. Vous créez votre compte, vous vous connectez, vous choisissez avec qui vous voulez vous faire coiffer, vous choisissez la prestation. L’avantage de cette plateforme c’est que cela envoie un sms de rappel 24h avant. C’est un gain de temps énorme pour libérer le téléphone et profiter d’un moment exclusivement dédié à nos clients sans être perpétuellement interrompu par celui – ci."

Gestion du personnel : combien de salariés ? Des difficultés à recruter ?

"Professionnellement cela fonctionne très bien, la clientèle est là. C’est souvent compliqué au niveau des ressources humaines.
La conjoncture est très difficile pour les métiers du commerce. C’est une réalité, les gens font le choix de privilégier leur qualité de vie.
Ainsi finir à 19H les soirs et travailler les samedis est un réel frein au recrutement.
Voilà 10 ans que je suis à mon compte et j’ai vu un nombre considérable d’apprentis et d’employés quitter ce métier.
Il est vrai que la coiffure demande du courage, nous sommes debout 10H par jour, le rythme est soutenu, notre humeur ne doit pas être variable et pourtant nous sommes souvent des éponges émotionnelles et recevons les confidences de chaque client. Les apprentis manquent cruellement du sens de l’effort et peut être de maturité et nous déplorons pour nos employés des salaires qui ne sont pas à la hauteur du travail accompli. La coiffure est elle aussi en lutte contre le gouvernement, ses mesures, ses charges, et ne se sent pas entendu mais cela est un autre sujet…
Nous sommes un effectif de 4 en comptant notre apprenti. Je suis fière et heureuse de mon équipe, elle est au top. C’est-à-dire que se sont des personnes qui donnent le meilleur d’elle-même, passionnées et qui ont à cœur de fournir un travail de qualité.
Je suis consciente que des employés de confiance, impliqués, se font rares. Je veille à ce que chacun se sente épanoui et accède facilement à leurs demandes pour qu’ils soient satisfaits de leurs conditions de travail ».

Quels sont vos prochains projets ?

« Probablement refaire l’isolation au niveau des combles, nous restons attentifs et curieux quant à ce qu’il peut être fait en terme d’écologie et d’économie.
Nous venons d’améliorer l’accessibilité aux personnes en situation de handicap par l’installation d’une place PMR ainsi qu’une bande de guidage indispensable pour les personnes malvoyantes.
Depuis quelques mois que cette nouvelle équipe est en place, j’apprécie d’être aussi bien entourée. Je suis reconnaissante de les voir prendre des initiatives, proposer des idées et s’investir pleinement dans l’entreprise. Elles prennent plaisir à endosser des responsabilités, cela est valorisant et je sais qu’elles le font car elles se soucient elles aussi de mon bien être et que de me dégager un peu de temps en déléguant, au bout de 10 ans d’activité intense, cela me fait un bien fou !
Mon plus beau souhait serait vraiment d’installer cette équipe de façon durable. »

Une phrase qui vous décrit ?

« Sans hésiter je dirai que je suis folle !
Je n’ai pas de demi-mesure, je fais les choses ou je ne les fais pas, j’aime ou je n’aime pas.
Je suis toujours excessive, je me donne à fond dans mon travail, je suis sérieuse et rigoureuse dans ce que j’entreprends et j’aime que tout soit carré et je place la barre haute pour avoir toujours un objectif. Je me plains d’être débordée mais j’aime tout maitriser !
J’aime le contact, j ’aime parler, j’aime rire et m’amuser, mes amies ne se plaindront pas de cet aspect excessif de moi.
J’aime mon métier démesurément et je souhaite à chacun de ressentir ces petits papillons de joie en se levant le matin pour aller travailler. »

BCH Coiffure-Barbier
Tél : 04 75 67 70 61
https://www.planity.com/bch-coiffur...
Chemin de Chantecaille
07430 Saint-Clair

De nombreux entrepreneurs composent le territoire du bassin Annonéen. Ils sont pour certains la mémoire vivante de la dynamique histoire entrepreneuriale locale. C’est le cas d’Alain Rouvière, fondateur et actuel dirigeant de l’entreprise Maroquinor située chemin des pilles à Annonay qu’il a créée il y a 50 ans !
M. Rouvière a ouvert ses portes à la Communauté d’Agglomération pour raconter son histoire, et elle n’est pas banale.

Pourriez-vous nous raconter votre parcours professionnel ?

« Je n’étais pas fait pour l’école et je voulais être journaliste »
En 1948 M. Rouvière passe son brevet élémentaire puis entre en octobre 1948 dans l’entreprise « Le Sac de France » créée par son père en 1946. « Je voulais être journaliste mais mon père m’a dit tu seras maroquinier. Mon père était tanneur aux Tanneries Franc avant la guerre puis aux tanneries Meyzonnier (pendant 20 ans) à Annonay ».

En 1952 Alain Rouvière part au régiment puis à son retour décide d’aller travailler à Paris en 1954 dans une maroquinerie pendant 2 ans. Rappelé pour la guerre d’Algérie puis revenu en 1957, il rejoint son père qui avait créé la SIMAS en s’associant avec un fabricant d’appareils photos. « Il fabriquait des étuis de Semflex (6x6), ils en fabriquaient 2000 / mois ! » de 1957 à 1970.

En 1970, Alain Rouvière quitte la SIMAS pour la société DEG (maroquinerie sac de dame) qui cherchait un chef d’atelier. Malheureusement la société dépose le bilan un an plus tard puis s’en suit 9 mois de chômage.
« Ça vous marque un père de famille. J’avais déjà une vingtaine d’années de métier et donc je fais quoi ? ».
M. Rouvière décide alors de réaliser un stage pendant un an en tant qu’agent de maitrise à l’AFPA de Romans pour apprendre la fabrication des chaussures. Fin 1971, Alain Rouvière sort de cette formation et crée en 1972 son entreprise, Maroquinor. Il s’installe en aval du pont de Valgelas dans les tissages Revol. « Mais ce n’était pas pratique. J’y suis resté jusqu’en 1976 puis j’ai intégré les locaux actuels qui sont désormais trop petits ».

Tout d’abord l’entreprise se développe avec l’embauche d’une à 2 personnes puis 4 lors de son installation au 3 chemin des Pilles à Annonay.
«  Quand je me suis lancé tout le monde était contre moi, avec des enfants en bas âge, je n’avais pas le premier sous. Et puis 1973 premier choc pétrolier. Seuls, mon père, des fournisseurs et certains clients ont cru en moi « on vous aidera M. Rouvière ». 

L’entreprise va fêter ses 50 ans d’existence cette année, il semble que M. Rouvière ait eu raison de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat.

« Ça fait 74 ans que je fais le même boulot ! Le travail est resté très traditionnel. »

Quels sont vos produits ?

A ses débuts, les sacs de dame commençaient à être concurrencés par les produits asiatiques. Il était nécessaire de se diversifier et de trouver de nouvelles idées. C’est alors que l’entreprise a commencé à travailler avec les boules OBUT en leur présentant un modèle de sacoche. Depuis, des centaines de milliers d’étuis ont été fabriqués. L’entreprise travaille également pour l’armée en sous-traitance notamment par la réalisation d’étui pour les jumelles Thalès.

De nombreux autres produits sont réalisés dans cet atelier : bagagerie technique pour l’industrie (housse, accessoire pour outils de mesure), sacoches de vélo, baudriers porte-drapeaux, boites pour écharpes de maires, objets publicitaires…

Comment vendez-vous vos produits ?

L’entreprise vend principalement à des professionnels et dispose également d’un site internet de présentation de l’activité. Puis Jeanne, la petite-fille, a rejoint l’histoire entrepreneuriale en 2018, et a dynamisé la vente aux particuliers avec des services supplémentaires (vente à l’unité, personnalisation des étuis…). Les articles sont désormais accessibles sur la plateforme ETSY ainsi que sur un nouveau site internet : la pétanque du dimanche.

« J’ai un parcours particulier avec elle, Jeanne voulait reprendre Maroquinor. Elle a Bac+5 et moi j’ai Bac -3 donc on a 8 classes de différence ! Elle a fait l’EM (Ecole de Management) à Lyon, elle aime la maroquinerie et en 2018 elle est venue travailler en alternance (école de maroquinerie à Givors) ».

Vos produits ont bénéficié plusieurs fois d’une belle visibilité, pouvez-vous nous en dire plus ?

Qui aurait pu imaginer que les produits de la petite entreprise annonéenne se retrouveraient aux jeux olympiques d’été de Londres en 2012 ? En effet « Notre client, le fabricant français de drapeau Doublet avait obtenu le marché des oriflammes des stades pour les JO de Londres 2012 ainsi que les baudriers porte-drapeaux en cuir. Lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, quelle fierté de voir Laura Flessel, Maria Sharapova, Usain Bolt et bien d’autres parader avec un baudrier porte drapeau Maroquinor ! ».

M. Rouvière a le sens de la communication et en écoutant les informations matinales sur Europe 1, il apprend que pour la première année, l’Elysée ouvrira une boutique dans les Jardins de l’Elysée à l’occasion des journées du patrimoine 2018. « Pourquoi pas ma sacoche Bleu Blanc Rouge pour boules de pétanque ? ».

Ni une, ni deux Alain Rouvière en envoie une à l’Elysée qui, dans la foulée, lui demande un devis pour une commande de 250 sacoches. Puis, il y a eu une première manifestation des gilets jaunes et c’est tombé à l’eau.
Il a fallu attendre avril 2019 pour que M. Rouvière revienne sur la pointe des pieds et décroche la première commande de 70 unités seulement. Cela a commencé comme cela, puis l’année dernière, nous en avons fabriqué 1000. Pour eux, c’est un produit phare que l’on trouve sur le site de la Boutique du Palais de l’ELYSEE.

Ses produits sont également accessibles sur le Site internet du réseau « Nature et découverte ».

Un savoir-faire de passionné :

Dans son atelier, les maroquiniers polyvalents découpent, collent, piquent, assemblent, accessoirisent…
Leur atelier est le seul à encore posséder des Rectangula, machines qui permettent d’industrialiser la piqûre en angle droit, récupérées de la casse dans les années 60. Ces machines anciennes fabriquées en Allemagne étaient prévues pour piquer les valises puis sont tombées en désuétude lors de l’arrivée du matériau composite. « Les maroquiniers qui avaient cela les ont mis à la casse, j’en ai racheté une dizaine, il y en a 5 qui tournent et 5 pour les pièces détachées. Elles permettent de piquer en angle droit avec une belle rapidité. »

Maroquinor emploie aujourd’hui 7 maroquiniers, fidèles au poste, qui ont acquis un savoir-faire unique.

Concernant la formation des salariés « on prenait des personnes qui sortaient du collège des platanes qui apprenaient à faire de la confection, avec également une section chaussures. On les a formés ici, elles sont rentrées à 16 ans. Quand il a y un coup de bourre, des anciens salariés retraités viennent en intérim ».

Votre avis sur la jeune génération ?

« Dans la jeunesse d’aujourd’hui, il y a des motivés mais il faut savoir les trouver. Les loisirs d’abord, le travail après. J’ai 4 petit-enfants, ils ont déjà fait le tour du monde, moi je n’ai pas encore fini le tour de l’Ardèche ! Les priorités ont changé. Personnellement je suis complètement imbibé, ce n’est pas du sang dans mes veines mais de la maroquinerie. En vacances je vais voir les gens qui jouent aux boules pour voir s’ils n’ont pas une de mes sacoches ».

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la gestion de l’entreprise ?

« C’est un parcours de fada, de dérangé, le succès n’est jamais acquis. La concurrence mondiale existe. Je suis en train de mettre au point une sacoche tricolore pour la Belgique et pour l’Italie. »

Vos perspectives ?

Les deux dernières années ont été compliquées et ont limité les projets à cause de la pandémie.

« Transmission ? Peut-être que le projet avec ma petite-fille se concrétisera. Des personnes ont été intéressées par l’achat de Maroquinor par le passé mais il est difficile de s’en séparer ! Sinon j’ai encore plein d’idées, d’autres projets dans les tuyaux mais chut !  ».

Pouvez-vous nous parler d’un projet en particulier mené dans l’entreprise qui vous a marqué ?

« Je n’étais pas programmé pour être chef d’entreprise mais je suis fier d’être allé à contre-courant, contre l’avis de pas mal de personnes et d’avoir finalement donné du travail à du personnel. Je suis obligé de dire que je suis contentd’être dans la forme dans laquelle je suis, ce qui me permet de fêter le cinquantenaire de Maroquinor ! ».

Une anecdote amusante concernant votre entreprise ?

« Un jour un client marocain est venu en Rolls-Royce couleur café au lait en deux couleurs. Sur le parking j’avais mon petit break Ami 6 Citroën, déjà un petit contraste… Il voulait qu’on lui fasse des articles de maroquinerie. Il a voulu me laisser son adresse mais il n’avait pas de carte de visite alors je lui tends mon calepin pour noter son adresse et il me dit qu’il ne savait pas l’écrire avec notre alphabet. Alors il m’a sorti un stylo en or et il m’a dicté son adresse. Je n’ai plus eu de nouvelle !  »

Dernière anecdote :

« Au collège, en troisième, la veille de passer l’examen du brevet élémentaire, j’ai trouvé un trèfle à quatre feuilles en révisant. Depuis, je le garde toujours dans mon portefeuille, même si depuis, il a perdu quelques feuilles… et Maroquinor est toujours là. »

Le territoire du bassin d’Annonay a depuis longtemps été dynamique et pourvoyeur d’entrepreneurs passionnés. Alain Rouvière fait assurément partie de ceux-ci.

www.maroquinor.fr
www.lapetanquedudimanche.com