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Portrait Laurence BARTHELET : Sitael

SITAEL : Créateur de mélanges aromatiques et épicés, producteur et assembleur de saveurs made in Quintenas

La société Obipro, créée par Laurence BARTHELET, conditionne depuis 2006 des épices et des herbes aromatiques bio et fabrique des mélanges thématiques sous la marque Sitael. Depuis fin 2020, l’entreprise s’est lancé un nouveau défi : développer sa propre production sur un terrain de 4 hectares situé à proximité de ses locaux.
Laurence évoque avec passion son expérience entrepreneuriale et ses projets.

Quel a été votre parcours professionnel avant de créer la société Obipro ?

« J’ai toujours évolué dans des entreprises agroalimentaires bio. J’ai commencé après mes études par travailler en Allemagne chez un grossiste en produits bio à Baden-Baden pendant 2 ans puis j’ai rencontré là-bas le dirigeant d’Euro-nat à l’époque qui m’a proposé un poste en Ardèche. L’idée d’aller en Ardèche était assez sympathique, département que je ne connaissais pas. Le poste était intéressant, il fallait s’occuper de l’export des produits Priméal et de tout le marketing des marques importées. Je suis restée jusqu’en 2003. »

« Je travaillais avec une société qui importait du thé via Euro-nat. Le gérant s’occupait de tout le marché européen avec sa femme sur cette gamme de thé et il m’a demandé si je voulais travailler pour lui. C’est de cette manière que je me suis mise à mon compte. Au début nous étions une simple agence commerciale qui faisait la promotion de produits étrangers en France et qui aidait les entreprises françaises à exporter leurs produits. »

« Quand on est agent commercial international, on est payé à la commission. Le client se rend rapidement compte qu’une fois le réseau développé, les commissions lui reviennent vite cher et que finalement c’est plus intéressant de prendre quelqu’un à demeure. »
Donc j’ai eu envie de faire ce que je faisais pour les autres mais pour moi !
« Le monde des plantes m’a toujours fasciné et il se trouve que j’avais un client en Belgique qui n’avait pas de gamme d’épices et d’herbes aromatiques dans son catalogue. C’est parti un peu d’une opportunité économique et même temps une passion pour ce domaine-là. »

2006, élaboration de la gamme

« Cela démarrait bien, il n’y avait pas besoin de gros investissements au départ. En 2006 j’ai vraiment travaillé à l’élaboration de la gamme, à la création de la marque Sitael et on a débuté avec une petite gamme de 20 références. Nous en sommes à 120 désormais !

Ensuite nous avons essayé de trouver des marchés sur le territoire français et naturellement je me suis plutôt tournée vers les magasins bio mais ils disposaient déjà d’une gamme depuis des années avec un gros monopole. Je me suis dirigée alors vers les supermarchés locaux qui débutaient dans le bio à l’époque notamment sur la gamme épices et herbes aromatiques (avec le super U d’Annonay par exemple).
Puis nous avons élargi nos clients en ciblant les transformateurs au niveau local qui utilisent des épices ou mélanges d’épices pour réaliser leur production comme les bouchers, traiteurs, fromagers, biscuiteries.
Nous avons démarré dans Quintenas, dans les ruelles. Nous étions dans un garage que l’on avait aménagé et nous louions également un entrepôt de stockage sur la zone du Pontet.
Puis en 2018 nous avons déménagé dans nos locaux actuels, qui faisaient partie de l’ancienne usine textile de Quintenas. C’est beaucoup plus confortable avec 600 m² avec notamment la création d’un véritable atelier de production et une boutique de vente directe. »

Quels sont vos produits ? Vos clients ?

« Nous commercialisons nos propres produits ainsi que des produits partenaires en vente directe.
Nous conditionnons et fabriquons des épices et herbes aromatiques, dont des mélanges thématiques aux fleurs. Nous effectuons également la distribution de gamme de thés et cafés biologiques issus en parti du commerce équitable ainsi que d’autre produits alimentaires biologiques.
Nous faisons également du vrac pour les transformateurs. Nous avons des mélanges de base et nous pouvons les personnaliser. On fait des essais, des créations de recettes pour s’adapter aux demandes du client. J’aime bien réaliser ces assemblages car on a l’impression d’être un peu comme un parfumeur. Cela permet vraiment de fidéliser les clients car son produit final sera unique. Et puis c’est agréable de travailler avec des gens localement. Maintenant dans l’esprit des consommateurs le bio fait peur mais pas le local. »
« Nous travaillons de façon très artisanale, on fait 90% à la main. Nous disposons d’une machine pour doser et une machine mélangeuse (mise au point avec le lycée Boissy D’Anglas). »

Un nouveau défi : produire ses propres plantes et fruits
« En novembre 2020 nous avons créé une structure agricole pour produire nos propres plantes car cela a toujours été dans un coin de ma tête. Encore un concours de circonstance, c’était une cliente de notre magasin qui vit à 200m. Il y avait un agriculteur déjà installé en bio qui est parti à la retraite, son neveu a repris mais pas cette petite parcelle (5 ha déjà certifiés en Bio dont nous cultivons 1ha en ce moment) et elle nous l’a proposé à la location.

Nous avons donc installé dès 2021 les plantes les plus faciles à mettre en œuvre au niveau des vivaces et celles dont on a le plus besoin. J’ai implanté en fonction de mes besoins. L’idée c’est de devenir autosuffisant sur les plantes qui peuvent pousser chez nous (Thym, romarin, sarriette, lavande, rose, bleuet, calendula…). Pour la première fois cette année, nous avons fait appel à quelques woofers pour nous aider. Il faut être vraiment présent pour que cela ne devienne pas la forêt vierge. On utilise la laine de mouton d’un collègue de Préaux pour réaliser du paillage et il nous achète des herbes pour faire son fromage. On se sert aussi de l’émondage et effeuillage de nos plantes pour pailler nos cultures. Je voudrais prochainement implanter des haies de Benjes : le principe c’est de faire un treillis de bois morts entassés. Une haie sèche qui se composte elle-même. »

Quelle est la situation actuelle ?

« L’exercice 2022 a été difficile car deux personnes sont parties sur les 4 dont notre commercial. Désormais la société compte deux salariés + 2 alternants + moi-même.
J’ai ma fille Solanne qui a intégré la société et qui est chargée de la communication (le catalogue, les pages Facebook, Instagram et la boutique en ligne).
Notre deuxième salarié est Cédric. Nous avons mis en place depuis le mois d’octobre 2022 une camionnette de magasin ambulant. Il sillonne un secteur entre St-Victor, Pélussin, St Pierre de Bœuf, St-Jean de Muzols, Romans, Beaurepaire et Chanas avec les produits qui sont au catalogue. Il se rend directement chez les clients particuliers et passe toutes les 6 semaines. Cela démarre plutôt pas mal malgré un véhicule un peu petit. Cédric avait déjà une expérience de vente directe dans son précédent emploi et c’est très appréciable d’avoir quelqu’un qui connait le métier.
Notre objectif commercial pour cette année est de développer le particulier, le transformateur et les magasins de proximité. Nous sommes d’ailleurs en phase de recrutement d’un nouvel alternant toujours dans cette fonction commerciale. »

Vos perspectives ?
« Les projets sont dans la continuité de l’exploitation agricole nouvellement créée : cultiver nos propres plantes et devenir véritablement transformateur.
Nous avons commencé par quelques confitures et sirops et nous avons pour projet de développer des confits de fleur, des macérats huileux avec nos plantes et faire des baumes.

Pour concevoir et développer ces nouveaux produits, j’ai réalisé une formation à l’école d’herboristerie ARHIFH (Institut Français d’herboristerie) à Chalençon en Ardèche car j’ai toujours besoin d’être légitimée dans ce que je fais.

Nous avons pris contact avec le Lycée professionnel Marc Seguin pour engager un partenariat à la rentrée sur le Bac Pro PIPAC (Production dans les Industries Pharmaceutique, Agro-alimentaire, Cosmétique). Le lycée détacherait deux étudiants sur un projet qui s’appelle le Chef d’œuvre. Nous faisons de la gelée de raisin avec une vieille variété de raisin sur notre parcelle de St Alban d’Ay qui s’appelle l’Olivette de St-Vallier. Un raisin un peu conique qui a une peau épaisse qui est très prolifique. J’aimerais pouvoir développer un process sur cette gelée pour avoir les garanties d’homogénéité sur le rendu final. Il faut donc des données scientifiques au niveau du dosage, du sucre, de l’agar-agar, de la courbe et durée de chauffe pour avoir notamment une consistance régulière. Les élèves travailleraient là-dessus pour réaliser une modélisation.

Nous allons également prendre un troisième alternant à la rentrée qui vient de l’Institut supérieur St Denis à Annonay qui est en BTS marketing commerce et qui va réaliser le suivi des contrats avec les supermarchés, suivi des relations avec les partenaires locaux, vérifier les entrées et sorties de stocks. »

 

Une phrase qui vous décrit ?
« Optimiste de nature avec 1001 projets en tête. »

 

La boutique à Quintenas

 

SITAEL
Épices, mélanges aux herbes et aux fleurs biologiques.
Tél : 04 75 67 20 94
www.sitael.fr
155 chemin des Tisseuses
07290 QUINTENAS


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